Un code, une lettre, un chiffre : B 79. Pas de poésie ici, juste une dénomination sèche qui trace sa route dans les référentiels de la formation professionnelle. Ce sigle, qui ne paie pas de mine, s’immisce pourtant dans les processus les plus réglementés, là où chaque compétence doit se mesurer à l’aune de grilles d’évaluation millimétrées.
Derrière la froideur administrative se cache un outil de distinction. Certaines réglementations s’appuient sur B 79 pour marquer des frontières nettes entre niveaux d’autonomie et de responsabilité, là où les classifications habituelles restent muettes. Cette mention n’est pas un détail : elle balise l’accès à des certifications, elle verrouille la cohérence des dispositifs de validation. Pourtant, son périmètre trouble bien des candidats, qui peinent à saisir son utilité réelle, et sa portée reste souvent source d’interrogations.
À quoi correspond la notion de B 79 ? Définition et contexte
La mention B79 fait souvent tiquer les détenteurs du permis de conduire, surtout les conducteurs de camping-cars poids lourd. À l’origine, elle désigne une extension du permis B réservée à ceux qui l’ont obtenu avant le 20 janvier 1975. Ces quelques privilégiés bénéficient d’une règle à part, inscrite dans un arrêté ministériel de 2009 et précisée par une circulaire publiée en 2010. Ce dispositif leur ouvre la route à des véhicules de plus de 3,5 tonnes de PTAC, sans passer par la case permis C1 ou BE. Rare exception qui dénote dans le paysage réglementaire européen.
Mais une limite s’impose : la mention B79 reste valable uniquement pour les véhicules à boîte automatique si le passage de l’examen s’est fait sur ce type de transmission. Sur le titre de conduite, on repère cette mention en colonne 12. L’administration appose le code sans démarche spéciale, au moment du renouvellement du permis.
L’ensemble repose sur une volonté d’alignement avec la réglementation européenne. Ce régime dérogatoire a obtenu une légitimité à l’échelle de l’Union européenne et en Suisse. En dehors de ces frontières, aucun texte ne garantit la reconnaissance de la mention, ce qui expose à l’incertitude lors des contrôles à l’étranger.
Pour mieux cibler ce que recouvre la mention B79, voici les faits marquants à connaître :
- Les personnes titulaires d’un permis B obtenu avant 1975 peuvent prendre le volant d’un camping-car dépassant 3,5 tonnes.
- La limitation de la transmission à la boîte automatique dépend de la configuration utilisée pendant l’épreuve pratique.
- Cette règle bénéficie d’une reconnaissance officielle dans l’Union européenne et en Suisse, mais ailleurs, la situation reste floue.
Conçue dans un moment particulier de l’histoire, la mention B79 incarne une singularité administrative bien française. Elle est souvent citée dans les discussions de la FFCC et figure dans la documentation officielle des organismes concernés. À l’horizon 2033, lorsque les anciens permis dits « roses » arriveront à expiration, la question de la pérennité de ce régime spécial reviendra sur la table.
Compétence et régulation : quelles différences et pourquoi sont-elles essentielles ?
La compétence ne se limite jamais à un tampon ou à une simple reconnaissance sur un papier. Piloter un véhicule lourd sous le régime du B79 oblige à mobiliser des savoirs, à appliquer des consignes précises, à réagir intelligemment aux imprévus. Impossible d’improviser, surtout avec une boîte automatique si le permis a été obtenu sous cette condition : la réglementation dicte la manœuvre, au caractère près.
La régulation, elle, donne la cadence et fixe les limites. Tout le dispositif du permis B79 est orchestré par l’administration, qui applique la procédure d’office lors du renouvellement du titre et procède à des contrôles lors des vérifications, en imposant le respect strict de la transmission et du type de véhicule. Les arrêtés et circulaires déroulent la partition, s’assurant que chaque détail soit respecté. Sans cette vigilance, la notion de compétence perdrait toute portée : ici, elle prend corps dans un système régi par des règles de contrôle précises.
C’est cette interaction, vivante et non figée, qui définit le dispositif B79. Les conducteurs l’expérimentent chaque jour, ajustant leur approche, respectant la contrainte technique liée à la boîte de vitesses, s’adaptant à l’évolution constante des textes. Il est possible de passer un nouvel examen en boîte manuelle pour retirer la mention, preuve que l’adaptation et la montée en compétences restent au cœur du système. Tout le dispositif s’articule autour de cette dynamique : pratique de l’usager, encadrement, adaptation individuelle et exigence réglementaire.
Modèles d’évaluation et développement des compétences : panorama des approches actuelles
Évaluer la compétence sur le terrain du B79 ne se réduit jamais à cocher quelques cases. Les autorités s’appuient sur des référentiels variés pour apprécier la capacité réelle à conduire un camping-car poids lourd à boîte automatique. L’examen pratique reste la pierre angulaire de cette évaluation : il met en jeu la gestion des situations imprévues, la capacité à appliquer les acquis techniques et à coordonner chaque geste en phase avec la technologie embarquée. La différence avec le permis B classique saute aux yeux : ici, l’usage du véhicule requiert une précision et une faculté d’adaptation nettement supérieures.
Avec l’évolution des textes, l’analyse du geste s’inspire des méthodes du contrôle de processus, et les examinateurs s’intéressent aussi bien à l’adaptabilité qu’à la constance, ou à la prise en compte de la sécurité globale. Après l’épreuve, le débriefing dépasse le simple verdict : il s’agit aussi de jauger la capacité à apprendre et à rectifier ses automatismes.
Pour apprécier la compétence dans ce contexte, trois axes dominent l’approche :
- la maîtrise technique du véhicule, de ses assistances électroniques et des dispositifs modernes ;
- la compréhension des situations complexes, des manœuvres spécifiques et de la gestion des interactions en conditions réelles ;
- l’adaptabilité, qui implique d’intégrer les évolutions réglementaires ou techniques selon les cas.
À noter : effectuer un examen en boîte manuelle fait disparaître la mention B79. Cette souplesse gérée par l’administration témoigne d’un mouvement de fond : la sanction laisse la place à la progression, la compétence se construit et peut être reconnue autrement avec le temps et l’expérience.
Le rôle central de la régulation dans l’analyse de l’activité au quotidien
La régulation joue un rôle de chef d’orchestre pour tous ceux qui conduisent avec la mention B79. Elle combine la rigueur administrative, l’agilité acquise sur le terrain et l’attention portée aux contraintes spécifiques de chaque véhicule. Le conducteur doit ajuster ses gestes, s’adapter au gabarit, réagir aux imprévus, modifier sa manière de conduire selon la circulation ou les exigences rapportées à sa configuration. Ici, la régulation n’est pas une pure question de règlement : elle s’applique à chaque instant de conduite, dans toutes les situations imprévues.
Ce processus d’ajustement perpétuel s’explique par la structure même du dispositif. Les textes de référence (arrêté du 15 juillet 2009, circulaire du 10 juin 2010) délimitent strictement l’usage : quels véhicules, quelles situations, quelles reconnaissances à l’étranger. Mais concrètement, la régulation s’incarne dans la capacité à anticiper, à gérer les imprévus et à adapter son comportement face à un véhicule qui sort des standards.
La dynamique repose notamment sur ces trois leviers :
- une lecture fine de l’environnement : adapter sa conduite à la signalisation, au trafic, à la météo ;
- la gestion du confort et de la sécurité, pour le conducteur mais aussi pour les passagers ;
- l’ajustement des comportements lors des contrôles, particulièrement à l’étranger, où l’affichage de la mention doit être explicite.
Le texte réglementaire fixe la règle, mais le terrain impose d’improviser, de rectifier en temps réel. Le code B79, loin d’une énigme de bureau, place chaque conducteur face à ses responsabilités, dans une réalité de conduite où rien n’est jamais totalement acquis.


